Les deepnudes, ces images ou vidéos falsifiées à caractère sexuel, créées à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) font florès sur la toile. L’expression est formée de la contraction des termes anglais « deep learning » et « nudes ». Cette technologie permet de générer des contenus explicites en « déshabillant » numériquement des individus à partir de photos ordinaires, souvent sans leur consentement.
La démocratisation d’une arme à double tranchant
Les deepnudes prennent des formes insidieuses,toutes aussi dévastatrices les unes que les autres. L’une des formes les plus répandues est le « déshabillage » numérique. Elle se base sur des applications exploitant l’IA pour générer des images de personnes nues à partir de clichés habillés.
Dans la même catégorie, figurent les vols d’intimité.via des images ou vidéos truquées. Des contenus explicites sont fabriqués en altérant des photos ou vidéos existantes, semant le doute sur la réalité. C’est ainsi qu’émergent des vidéos pornographiques mettant en scène des personnes réelles sans leur accord. Les victimes sont transformées en acteurs malgré elles. Et c’est là que le bât blesse !
Quand l’intime devient public, les conséquences sont multiples et profondes. La diffusion de ces contenus détruit la réputation et l’estime de soi, causant des traumatismes psychologiques : honte, anxiété, dépression, un fardeau émotionnel lourd aux victimes.
Emma et Julia, deux jeunes femmes belges ont été victimes de deepnudes. Et leurs témoignages, que cite childfocus.be, illustrent l’impact dévastateur de cette pratique. Emma, 19 ans, a vu une de ses photos anodines transformée en image explicite. Un sentiment d’humiliation et de perte de contrôle. Julia, mannequin belge de 21 ans, quant à elle, a reçu des photos truquées d’elle-même nue. Un réalisme troublant et un choc profond. Leurs histoires soulignent l’urgence d’une sensibilisation et d’une action légale renforcée.
Un écosytème propice aux deepnudes ?
Les deepnudes constituent une base de chantage et d’extorsion,.voire exposent des victimes au cyberharcèlement. Les auteurs utilisent ces contenus comme armes de pression financière ou émotionnelle.
Individus malveillants Groupes organisés ou plateformes complices, la palette d’acteurs qui tire les ficelles derrière ces contenus est variée. De même, leurs aspirations et ambitions sont variés. Les individus malveillants, motivés par la vengeance ou le harcèlement, sèment la terreur. Tandis que des réseaux criminels exploitent les deepnudes à des fins lucratives, avec le chantage comme monnaie d’échange, les plateformes complices sont quant à elles chargées d’héberger et diffuser ces contenus, contribuant à leur propagation, tout en rendant difficile la lutte contre le fléau.
Les deepnudes posent des défis juridiques nombreux et complexes. De l’anonymat qui rend difficile l’identification et la poursuite des auteurs à des législations à la traîne, peinant à s’adapter à cette cybercriminalité en constante évolution, le manque de coopération internationale entrave les poursuites transfrontalières.
La gravité de cette menace et son impact sur la société doivent inciter à la vigilance. En outre, des actions concertées sont essentielles pour lutter contre cette forme insidieuse de cyberviolence.
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