Avant Copilot ou encore ChatGPT, il y avait Clippy (de son vrai nom Clippit). La vocation de ce trombone animé, apparu à la fin des années 1990 dans Microsoft Word, est d’aider les utilisateurs à mieux faire leur traitement de texte. Moqué à l’époque pour ses interventions maladroites, il symbolise pourtant l’une des premières tentatives d’intégrer une forme d’intelligence artificielle dans les logiciels du quotidien.
Clippy a vu le jour dans une période où Microsoft commençait à réfléchir sérieusement à l’idée d’assistants numériques. Il proposait des conseils contextuels, apparaissait dès qu’un utilisateur tapait « Bonjour » ou tentait d’écrire une lettre. Derrière ses animations, on retrouvait des règles programmées et une logique d’assistance simple. Mais, cette intégration était déjà ambitieuse pour son époque.
« Clippy, ce n’est peut-être pas notre moment d’IA le plus fier », admet Eric Boyd, vice-président Azure AI chez Microsoft interrogé par BFM. « Mais il symbolise le type de réflexion menée dès les années 90. » L’idée était déjà là : simplifier l’expérience utilisateur grâce à un assistant.
De Clippy à Copilot : même principe, plus de 20 ans d’évolution
Depuis, les ambitions de Microsoft en matière d’IA ont pris une autre dimension. L’entreprise a investi massivement dans la recherche, avec la création de Microsoft Research il y a plus de 25 ans. Elle a développé des modèles puissants en reconnaissance vocale, vision par ordinateur et traitement du langage. Ces briques technologiques ont permis l’émergence de Copilot, l’assistant intelligent désormais intégré de Microsoft.
L’objectif est le même qu’à l’époque de Clippy : aider les utilisateurs à être plus efficaces. Mais cette fois, l’IA comprend le langage, analyse le contexte et s’adapte aux besoins de chacun. « Vous êtes le pilote, et c’est votre copilote pour tout comprendre, trouver des réponses plus rapidement, travailler plus efficacement », résume Eric Boyd.
Entre Clippy et Copilot, ce sont plus de vingt ans de progrès technologiques et d’évolution dans notre rapport à l’IA. L’assistant visible, parfois intrusif, a laissé place à un outil discret et fluide. L’IA s’intègre désormais dans nos gestes quotidiens, de la rédaction automatique de mails à la dictée vocale sur smartphone.
Longtemps moqué, Clippy peut aujourd’hui être vu comme un précurseur. Sans cette première tentative d’assistance numérique, les IA modernes n’auraient peut-être pas trouvé aussi facilement leur place dans notre quotidien numérique.
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