Au Sénégal, l’ARCOP a initié une plateforme numérique de passation des marchés publics. Dénommée APPEL (Achats Publics en Procédures Électroniques), la phase pilote de sa mise en service a démarré le 14 octobre 2025. Objectif : dématérialiser la passation des marchés publics et renforcer la transparence dans la gestion des fonds de l’État.
La plateforme est conçue pour couvrir l’ensemble du cycle de passation. De la publication d’appels d’offres à l’attribution des marchés, en passant par le dépôt des candidatures et l’évaluation. La solution se veut sécurisée, traçable et interopérable avec les systèmes de l’État.
L’outil s’inscrit dans la stratégie nationale de numérisation du Sénégal et vise plusieurs gains concrets. La transparence, en offrant une traçabilité complète pour limiter les risques de fraude. Les économies par la réduction des coûts administratifs et une meilleure allocation des ressources. La réduction des délais, grâce à un processus automatisé et des contrôles intégrés. Enfin, la mise à disposition de données en temps réel. En effet, grâce à un module de business intelligence, l’administration peut suivre les indicateurs importants et piloter la commande publique plus efficacement.
APPEL a été pensée pour interopérer avec plusieurs bases de données de l’État, dont le Trésor public, l’administration fiscale et le registre du commerce. Ce maillage permet un contrôle automatique des entreprises candidates et fournit aux décideurs des statistiques fiables et actualisées.
APPEL : une phase pilote entre enjeux et défis
Le déploiement national de la plateforme est prévu pour janvier 2026. Pour l’heure, la phase pilote permettra à 50 entités publiques sélectionnées pour tester la plateforme. Pendant cette phase, l’ARCOP entend ajuster les procédures et former des agents publics et des opérateurs économiques pour garantir une adoption fluide et homogène sur tout le territoire.
Pour les entreprises, APPEL promet un accès plus équitable aux marchés publics et une réduction des barrières administratives. Pour l’administration, l’outil offre une meilleure gestion budgétaire et une crédibilité accrue auprès des partenaires financiers.
Mais, la réussite du projet dépendra principalement de trois facteurs :
- L’appropriation par les agents publics et les entreprises, notamment les PME.
- La qualité des infrastructures numériques, afin d’assurer un accès stable sur l’ensemble du territoire.
- L’accompagnement technique et institutionnel, pour faciliter la transition vers un modèle 100 % digital.
À terme, si le projet atteint ses objectifs, le Sénégal pourrait devenir un modèle de transformation numérique dans la commande publique pour d’autres pays africains.
