L’intelligence artificielle (IA) et la robotique s’installent progressivement dans les milieux professionnels. Elle permet ainsi de réduire la pénibilité, d’améliorer la sécurité et d’augmenter la productivité. Mais derrière ces avantages, de nouveaux risques apparaissent, avertit l’Organisation internationale du Travail (OIT) dans un rapport publié récemment.
Les technologies intelligentes remplacent déjà les humains pour les tâches répétitives ou dangereuses. Elles optimisent la logistique, facilitent le télétravail et améliorent la surveillance de la santé au travail. Les robots prennent ainsi en charge les « emplois 3D » (sales, dangereux et dégradants) tandis que les capteurs connectés détectent les anomalies en temps réel. Résultat : moins d’accidents, une meilleure prévention et plus de flexibilité.
Des bénéfices réels, mais des dangers sous-estimés
Mais l’OIT alerte sur une face plus sombre de cette transformation. Les interactions homme-machine peuvent générer de nouveaux risques ergonomiques. Surtout si les dispositifs portables ou exosquelettes ne sont pas bien adaptés. De plus, la maintenance ou la réparation de robots expose les techniciens à des dangers peu anticipés.
L’automatisation à outrance peut aussi engendrer une forme de dépendance technologique. La réduction de la supervision humaine, la gestion algorithmique des tâches ou la connexion permanente accroissent le stress, l’épuisement professionnel et les troubles de la santé mentale. À cela s’ajoutent les risques liés à la cybersécurité et à la confidentialité des données collectées.
Le rapport souligne aussi un vide réglementaire. Peu de lois encadrent aujourd’hui ces nouvelles formes de travail. L’OIT recommande donc d’élaborer des politiques claires, de former les travailleurs aux usages de ces technologies et de garantir leur droit à la déconnexion. La participation des salariés est jugée essentielle pour réussir cette transition.
L’IA peut transformer positivement le monde du travail. Mais sans garde-fous, elle risque de déplacer les risques plutôt que de les supprimer. Le défi est désormais de construire un cadre de confiance, où technologie et bien-être vont de pair.
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