L’IA Générative ne signe pas la fin de l’emploi, contrairement aux craintes largement relayées. C’est ce que révèle une étude conjointe de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’Institut national de recherche polonais (NASK), publiée ce mardi. Selon les auteurs, l’IA générative va surtout modifier la nature des tâches. Elle poussera à une adaptation des compétences, plutôt qu’à une vague de licenciements massifs.
L’étude, considérée comme la plus complète à ce jour, s’appuie sur un indice d’exposition basé sur l’analyse de près de 30 000 tâches professionnelles. Résultat : L’IA générative pourra transformer un quart des emplois dans le monde. L’exposition sera plus marquée (34 %) dans les pays à revenu élevé.
« Contrairement aux discours alarmistes, notre rapport montre que la substitution totale de l’humain par l’IA est rare. Il s’agit plutôt d’un changement dans la manière dont les tâches sont accomplies. », précise Pawel Gmyrek, chercheur principal à l’OIT.
Les domaines les plus concernés vont bien au-delà des tâches répétitives. Les secteurs du logiciel, de la finance, ou encore des médias sont également en première ligne. Ceci, en raison de leur fort degré de numérisation. Les professions administratives, très féminisées dans les pays riches, sont aussi particulièrement touchées.
Pour l’OIT, l’essentiel est de se préparer plutôt que subir. Cela passe par des politiques actives de reconversion, un investissement massif dans la formation continue, et une gouvernance claire de l’usage de l’IA en entreprise. « Il faut recentrer le débat sur les faits. L’IA ne remplace pas les humains, elle redéfinit leur rôle. Le vrai défi, c’est de gérer cette transition de manière équitable », résume Janine Berg, économiste à l’OIT.
Loin de l’image d’une menace, l’IA générative apparaît ainsi comme un levier de transformation du travail, à condition d’en faire un outil au service de l’humain.
