Les deepfakes constituent une menace croissante depuis 2017. Selon le rapport 2025 sur la fraude à l’identité, une arnaque deepfake se produit toutes les cinq minutes en moyenne. Et la facilité avec laquelle du contenu peut être généré par l’IA y joue un rôle clé. D’après les prévisions du Forum économique mondial, d’ici 2026, 90 % du contenu en ligne sera généré artificiellement.
Le terme ‘’deepfake’’ désigne du contenu vidéo ou audio manipulé par l’intelligence artificielle. Grâce aux avancées technologiques, ces contenus paraissent profondément crédibles. Plusieurs utilisateurs tombent alors dans le piège.
Les particuliers et les entreprises sont les principales cibles de ces attaques. Leurs informations personnelles, bancaires et stratégiques constituant une manne pour les cybercriminels.
Dans ce dossier en trois parties, nous explorerons ensemble les différents contours de la question. Nous aborderons dans cette première partie, les types d’arnaques alimentées par IA. La deuxième partie sera consacrée aux exemples concrets de ces arnaques, répertoriées par des institutions dans le monde. Et dans la troisième partie, nous aborderons les manières de se protéger contre ces menaces.
Les types d’arnaques alimentées par IA
Dans ce volet, nous aborderons trois types d’arnaques répandus aujourd’hui en ligne.
Les deepfakes audios
Quelques secondes d’enregistrement vocal suffisent pour que l’IA génère de faux clips audio imitant la voix de personnes de confiance, comme un ami ou un membre de la famille.
Les criminels peuvent voler un compte de messagerie, extraire les messages vocaux des chats et générer de faux enregistrements qui imitent la voix du propriétaire. Ils pourraient ensuite utiliser ces enregistrements pour envoyer des messages aux amis et à la famille de l’utilisateur, demander des transferts d’argent urgents ou obtenir des informations sensibles.
Cette technique d’escroquerie est très inquiétante, mais, elle est malheureusement très réalisable. Les criminels exploitent ainsi la confiance des utilisateurs pour commettre des fraudes tant au niveau personnel que dans une entreprise.
Les vidéos deepfakes
L’IA permet aujourd’hui de créer des vidéos deepfake à partir d’une seule image. Et ce, sans avoir à recourir à des technologies complexes comme celles des effets spéciaux des films.
Avec quelques tutoriels simples, les attaquants sont capables d’effectuer des opérations comme changer de visage et de lèvres. Avec l’aide des bons outils, ils peuvent également remplacer les visages dans les vidéos, corriger les imperfections générées par l’IA et ajouter une voix réaliste au sujet.
Ces techniques permettent aux cybercriminels de mener des attaques particulièrement sophistiquées, comme créer de fausses publicités, passer des appels trompeurs ou encore effectuer des appels vidéo en direct, en se faisant passer pour des personnes de confiance ou des membres de la famille et des amis de la victime.
Phishing assisté par l’IA
Au-delà des deepfakes, l’hameçonnage (phishing) reste une méthode d’arnaque en ligne très répandue. Elle vise à tromper les victimes et les inciter à révéler leurs identifiants ou leurs données bancaires.
Traditionnellement, les escroqueries de phishing contenaient souvent des erreurs et semblaient peu crédibles. Mais grâce à l’IA, les escrocs sont désormais en mesure de créer des messages et des pages de phishing parfaitement rédigés, personnalisés et plus convaincants. Grâce aux grands modèles linguistiques (LLM), ils peuvent désormais :
- Cibler des victimes dans des langues qu’ils ne maîtrisent pas.
- Imiter le style d’écriture de personnes proches des victimes en analysant leurs publications sur les réseaux sociaux.
- Créer du contenu visuel réaliste pour rendre leurs attaques encore plus efficaces.
Dans un monde de plus en plus numérique, ces menaces évoluent rapidement. La cybersécurité devient donc plus importante que jamais.La rédaction de Techs.tg vous donne rendez-vous dans la partie 2 pour découvrir des cas concrets d’arnaques alimentées par l’IA.
