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Nigeria : Meta sanctionné pour discrimination et politiques abusives

Nigeria : Meta sanctionné pour discrimination et politiques abusives
Meta Inc.

Au Nigeria, Meta, maison mère de Facebook et Instagram, est au cœur d’une vive controverse. Et pour cause, une récente notification d’Instagram, signalant aux utilisateurs que l’un de leurs contacts « semblait être au Nigeria ». Les Nigérians ont largement perçu cette notification comme une stigmatisation discriminatoire à leur égard. 

Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu. Meta est déjà sous le coupe d’une amende de 220 millions de dollars infligée par la Federal Competition and Consumer Protection Commission (FCCPC) pour violation des lois sur la protection des données.

L’alerte Instagram qui enfonce le clou au Nigeria 

L’alerte d’Instagram, apparue en mai 2025, visait officiellement à prévenir les risques d’arnaques en ligne. Cependant, de nombreux utilisateurs nigérians y ont vu une forme de profilage injuste. Elle a ainsi déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Face au tollé, Meta a rapidement réagi. Selon ses explications, il s’agissait d’un test global, non spécifiquement ciblé sur le Nigeria, qui depuis a été arrêté. 

Cette tentative maladroite de prévention des arnaques a ravivé les tensions suite à l’amende historique infligée à Meta par la FCCPC en juillet 2024. L’autorité nigériane de la concurrence et de la protection des consommateurs avait sanctionné l’entreprise américaine pour son usage des données des utilisateurs nigérians sans consentement éclairé et pour des clauses de confidentialité jugées abusives. 

Le Tribunal nigérian de la concurrence et de la protection des consommateurs a confirmé le 25 avril 2025 l’amende contre Meta. L’instance judiciaire estimait que Meta avait des pratiques discriminatoires et exploitantes envers les consommateurs nigérians, en comparaison avec d’autres pays.

Entre discrimination et prévention des cyber arnaques : un équilibre précaire 

En réaction à cette décision judiciaire, Meta a menacé de quitter le Nigeria en raison de la pression réglementaire. Mais la FCCPC affirme que cela ne l’exempte pas de ses obligations légales ni du paiement de l’amende. Elle qualifie cette menace de manœuvre de pression exercée sur les autorités nigérianes. Meta a jusqu’à fin juin 2025 pour payer ou faire face à d’autres mesures.

Meta avait mené en juillet 2024 une opération de grande envergure contre la fraude en ligne. Elle avait ainsi supprimé environ 63 000 comptes Instagram liés à des réseaux de « Yahoo Boys ». Ces réseaux de cybercriminels basés au Nigeria pratiquaient la sextorsion, ciblant principalement des victimes à l’étranger. Cette action démontrait une volonté de lutter contre la cybercriminalité émanant du pays.

La régulation des géants technologiques à l’échelle nationale est complexe. Ceci, notamment pour la protection des données et l’adaptation des outils de prévention sans  stigmatiser des populations entières. L’équilibre entre la sécurité des utilisateurs et le respect de la dignité des communautés est un enjeu majeur.

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