Le cybercognitivisme remet l’humain au centre de la cybersécurité. En comprenant nos biais, en valorisant les compétences atypiques et en formant différemment, il offre une réponse durable et inclusive face aux nouvelles menaces numériques.
Alors que les technologies de cybersécurité ne cessent de se perfectionner, un constat persiste : le maillon faible reste l’être humain. Selon le rapport Clusit 2025, 7 cyberattaques sur 10 sont causées par des erreurs humaines. C’est là qu’intervient le cybercognitivisme, une approche innovante qui place le cerveau au cœur de la stratégie de cybersécurité.
Les cybercriminels ont bien compris qu’il est plus facile de tromper une personne que de pirater une machine. Ils exploitent nos réflexes, nos habitudes, nos faiblesses mentales. Notre cerveau, pour aller vite, utilise des raccourcis appelés biais cognitifs. Ces mécanismes peuvent nous faire ignorer un danger ou cliquer sur un lien frauduleux sans y réfléchir.
Fini les hackers solitaires des films des années 80. Aujourd’hui, les cybermafias fonctionnent comme de vraies entreprises : organigrammes, call centers, support client… Certaines vendent même leurs outils sur internet à des clients sans aucune compétence technique. Face à cette professionnalisation du crime, la technologie seule ne suffit plus.
Le cybercognitivisme, une nouvelle arme
Le cybercognitivisme propose une réponse humaine à une menace humaine. Il s’appuie sur les sciences cognitives pour mieux comprendre nos comportements et nos réactions face au risque numérique. Grâce à des formations basées sur le storytelling, l’émotion et la mise en situation, il devient possible d’entraîner le cerveau à détecter les pièges et à réagir plus efficacement.
Cette approche prône aussi l’inclusion. Les personnes autistes, dyslexiques, sourdes ou atteintes de TDAH possèdent souvent des compétences précieuses pour la cybersécurité : sens du détail, concentration, logique hors norme. Les personnes socialement fragiles (anciens détenus ou seniors au chômage) apportent quant à elles une stabilité émotionnelle et une expérience de la crise.
L’association italienne Ri-Creazione prouve qu’un modèle de cybersécurité inclusif est possible. Leur « bouclier numérique communautaire » allie technologie et sensibilité sociale. Il permet à tous de contribuer à la défense numérique, même sans diplôme.
avec Cybersecurity360