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Luc Julia au FFGNIA : « Biaisons les IA pour qu’elles nous ressemblent »

Luc Julia
Luc Julia, ( à extrême gauche), lors de son intervention au FFGNIA

Le Forum francophone sur la gouvernance du numérique et de l’intelligence artificielle (FFGNIA) s’est achevé le 5 juillet 2025 à Genève. Dès l’ouverture, un panel de haut niveau s’est réuni autour du thème : « La gouvernance internationale du numérique et de l’IA : à la croisée des chemins ? »

Parmi les personnalités invitées figuraient Doreen Bogdan-Martin, Amandeep Singh Gill, Tawfik Jelassi, Lacina Koné, Sally Wentworth, Pierre Dandjinou et Luc Julia, directeur scientifique chez Renault et co-concepteur de l’assistant vocal Siri.

« Biaisons les données, sinon culturellement, on n’existe pas »

Dans son intervention, Luc Julia a défendu une vision décomplexée de l’intelligence artificielle, adaptée aux spécificités culturelles de chaque région du monde. Selon lui, les biais culturels dans les jeux de données ne sont pas un problème, mais une nécessité.

« Biaisons les données, sinon culturellement, on n’existe pas. Je veux une IA française, une IA européenne, une IA africaine, une IA singapourienne. Je veux une IA biaisée culturellement pour chacune de ces régions », a-t-il affirmé d’entrée.

En opposition aux discours dominants qui prônent des IA “neutres” fondées sur des milliards de données, il martèle : « Pour créer une IA, on n’a pas besoin de tant de données que ça. Quand on parle de milliards de données, ça ne sert strictement à rien. »

Pour lui, il faut assumer les différences de pensée entre les régions du monde et les refléter dans les systèmes d’IA : « On ne pense pas tous la même chose dans le monde, mais assumons le fait de biaiser les IA. Les données ne sont pas universelles. »

Les IA génératives spécialisées, une piste prometteuse selon Luc Julia

Interrogé sur la qualité des IA génératives actuelles, Luc Julia se montre critique. « Ne faites pas confiance aux IA génératives (…) elles sont mauvaises techniquement. »

Il nuance cependant en affirmant que les IA génératives deviennent puissantes dès lors qu’elles sont spécialisées dans un domaine ou un contexte précis. « Créez une IA avec les données de votre compagnie : elle sera tout à fait acceptable avec des niveaux de pertinence de l’ordre de 95 à 99 %. »

Pour lui, la clé réside dans l’usage ciblé et la vigilance humaine : « Le secret quand on utilise une IA, c’est de relire le résultat, parce qu’il y a toujours une petite chance qu’elle nous dise n’importe quoi. »

En définitive, Luc Julia appelle à construire des IA de confiance, ancrées dans des réalités locales et culturellement assumées. Une approche qui rompt avec la course aux modèles universels et pose les bases d’un numérique plus représentatif, éthique et inclusif.

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