Le Sommet mondial sur l’IA en Afrique se déroule à Kigali les 3 et 4 avril 2025. L’événement est organisé par le Centre rwandais pour la 4e révolution industrielle et le ministère des TIC et de l’Innovation, en partenariat avec le Forum économique mondial. Ce sommet concrétise la volonté de l’Afrique de jouer un rôle de premier plan dans la gouvernance de l’IA. Il se tient après le récent Sommet mondial pour l’action sur l’IA tenu en France les 10 et 11 février 2025.
Avec seulement 2,5 % de part dans le marché mondial de l’intelligence artificielle, l’Afrique se trouve à un tournant stratégique. Le président rwandais Paul Kagame a déclaré en amont du sommet : « L’Afrique a le plus à gagner de l’IA. Ce sommet est l’occasion de concilier nos priorités immédiates en matière de développement avec un positionnement stratégique à long terme. » L’objectif est clair : faire du continent un acteur clé dans la régulation et le développement technologique, plutôt qu’un simple suiveur des normes internationales.
L’intelligence artificielle offre déjà des opportunités considérables en Afrique. Amal El Fallah Seghrouchni est présidente exécutive du Centre international d’intelligence artificielle au Maroc. Selon elle, l’IA permet d’optimiser les rendements agricoles, d’améliorer la gestion des maladies infectieuses et d’accélérer l’inclusion financière. Toutefois, le continent fait face à des défis majeurs. Au rang de ceux-ci, comme l’accès limité à l’électricité, une connectivité Internet inégale et une infrastructure de données encore insuffisante.
Des pays comme le Nigeria, l’Égypte et Maurice ont déjà mis en place des stratégies nationales sur l’IA. Mais, d’autres peinent encore à établir des cadres réglementaires solides. Kennedy Chengeta, chercheur en IA à Pretoria, souligne que « l’Afrique ne peut pas simplement copier les modèles occidentaux ou asiatiques. Nous devons développer nos propres approches adaptées à nos réalités. »
Le Sommet mondial sur l’IA en Afrique de Kigali s’annonce donc comme un rendez-vous pour aligner les politiques publiques, encourager les investissements technologiques et positionner l’Afrique comme un pôle émergent de l’intelligence artificielle mondiale.