Le SMSI+20, marquant les vingt ans du Sommet mondial sur la société de l’information se tient du 7 au 11 juillet 2025 à Genève. Cet événement de haut niveau est co-présidé par l’Union internationale des télécommunications (UIT) et la Confédération suisse. Gouvernements, agences onusiennes, acteurs du secteur privé, société civile et du monde académique sont réunis pour réaffirmer l’ambition d’un numérique centré sur l’humain.
Lancé en 2003, le processus du SMSI a posé les bases de la coopération numérique internationale. Vingt ans plus tard, les principes restent les mêmes : inclusion, développement, droits humains, accès équitable aux technologies. Mais le contexte a radicalement changé. L’accélération technologique, la montée des plateformes, les enjeux géopolitiques et les fractures numériques remettent ces principes à l’épreuve.
À Genève, les débats portent sur l’évaluation des avancées, les retards persistants, et les nouvelles priorités à intégrer à l’agenda numérique mondial.
La question de la fracture numérique et de l’inclusion
Malgré les efforts, 2,6 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à Internet. Les inégalités entre régions, entre zones urbaines et rurales, ou encore entre hommes et femmes restent marquées. Le SMSI+20 insiste sur l’urgence d’un accès universel, abordable et sécurisé au numérique. Il s’agit pour lui de la condition indispensable pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
L’événement met en avant la nécessité de renforcer la gouvernance multipartite du numérique. Cette gouvernance doit impliquer les États, entreprises, organisations techniques et citoyens dans les décisions qui touchent aux technologies, à la régulation des données, à l’intelligence artificielle ou encore à la cybersécurité. L’objectif est d’éviter que la transformation numérique ne profite qu’à une minorité d’acteurs mondiaux.
Les agences de l’ONU mobilisés autour des chantiers clés
Le SMSI+20 rappelle l’importance des normes techniques ouvertes, de l’interopérabilité des systèmes, et du respect de la souveraineté numérique des États. Il s’agit de garantir un environnement numérique stable, transparent et équitable, sans reproduction des asymétries économiques ou technologiques actuelles.
Outre l’UIT, plusieurs agences des Nations unies sont coorganisatrices du sommet. Il s’agit notamment, de l’UNESCO, le PNUD et la CNUCED. Chacune apporte une expertise spécifique : accès au savoir, gouvernance des données, inclusion sociale, économie numérique. Cette approche transversale traduit une volonté de faire du numérique un levier de développement au service des peuples.
SMSI+20 et Sommet « L’IA au service du bien » : la complémentarité
Au Palexpo de Genève, se tient également le sommet « AI for Good » (L’IA au service du bien) organisé en parallèle au SMSI+20. « AI for Good » est porté par l’UIT et traite plus spécifiquement des enjeux liés à l’intelligence artificielle. Si ce dernier se concentre sur les outils et les innovations, le SMSI+20 fixe le cadre stratégique global. Et ceci, en abordant les aspects politiques, sociaux et réglementaires de la transformation numérique. Les deux événements se rejoignent sur un point fondamental : placer l’humain au cœur du progrès technologique.
À l’issue de cette édition anniversaire, les participants entendent tracer les contours d’un SMSI post-2025. Un processus actualisé, capable de répondre aux défis d’aujourd’hui : intelligence artificielle, économie des données, climat numérique, et souveraineté technologique. Avec un mot d’ordre : ne laisser personne de côté dans la société de l’information.













































