Le Sommet mondial « L’IA au service du bien » s’est ouvert le 8 juillet 2025 à Genève. Cette rencontre internationale est portée par l’Union internationale des télécommunications (UIT), en partenariat avec le gouvernement suisse. Elle réunit des experts issus de plus de 40 institutions des Nations unies. Au cœur des discussions : l’urgence de réguler l’intelligence artificielle pour en faire un outil au service de tous.
« Nous sommes la génération IA », rappelait Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’UIT, lors des travaux. Un an après cette déclaration, le constat est clair : les avancées de l’IA dépassent toutes les attentes, mais les inquiétudes aussi. Selon Mme Bogdan-Martin, « Le vrai danger, ce n’est pas que l’IA élimine l’humanité. Le vrai danger, c’est la course à son déploiement généralisé, sans avoir pleinement mesuré ce que cela implique pour les êtres humains et pour notre planète. »
Face à des outils de plus en plus puissants comme les robots autonomes, les assistants numériques, les générateurs de contenu etc., l’UIT appelle à replacer l’humain au centre. Car, souligne-t-elle, l’IA agit aussi comme un miroir de nos failles. « Parmi les risques les plus graves – et qui, je l’avoue, m’empêchent parfois de dormir – figure celui de laisser les plus vulnérables encore plus en arrière… alors que 2,6 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à Internet. »
Plaidoyer pour une IA plus inclusive

Pour éviter un avenir à deux vitesses, l’organisation propose un chantier global : développer les compétences, adopter une gouvernance inclusive, et définir des normes techniques claires. « Nous devons enseigner, en particulier aux jeunes, à faire la différence entre performance et compréhension. Entre fluidité et vérité, entre corrélation et causalité. », propose la dirigeante de l’UIT.
Mais le défi reste immense. À ce jour, « 85 % des États membres de l’UIT n’ont ni stratégie ni politique en matière d’IA ». Une inaction qui pourrait renforcer les fractures existantes et en créer de nouvelles. L’exemple d’une application de reconnaissance d’images en Afrique de l’Ouest, incapable d’identifier le bétail local faute d’avoir été entraînée sur des races africaines, montre les limites d’une innovation hors-sol. « Sans contexte, l’IA est vouée à l’échec. »
L’UIT mise donc sur une normalisation partagée. Plus de 150 normes ont déjà été publiées. Et une centaine d’autres sont en cours d’élaboration. « Les normes ne doivent pas être perçues comme des freins à l’innovation. Elles sont le socle des progrès réels que la génération IA est en train de construire. »
Normaliser l’IA : le pas concret pour une IA au service du bien
Lors du sommet L’IA au service du bien, la journée du vendredi 11 juillet 2025 sera consacrée au sujet de la normalisation de l’IA. Aussi, des projets concrets comme le Défi robotique pour les jeunes ou la Fabrique de l’innovation sont également au programme. L’objectif est clair : faire émerger une intelligence artificielle ancrée dans l’éthique, l’équité et l’action collective.
« Nous sommes plus que la génération IA. Nous sommes la génération qui veut façonner l’IA pour le bien commun. Alors, peu importe la vitesse des technologies : n’oublions jamais de mettre l’IA au service de toutes et tous – et de notre planète. », a précisé Doreen Bogdan-Martin.













































