L’UNESCO dédie la Journée internationale de l’éducation 2025 à l’IA. L’organisation appelle à une réflexion mondiale sur son rôle dans l’éducation. En ce sens, elle invite à une symbiose durable entre action humaine et technologie. Des conférences et un webinaire sont prévus à cette occasion.
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a décidé de dédier la Journée internationale de l’éducation 2025 (vendredi 24 janvier) aux enjeux liés à l’intelligence artificielle. Elle appelle les États membres de l’UNESCO à investir dans la formation des enseignants et des élèves pour un usage réfléchi de cette technologie dans l’éducation.
« L’IA offre des opportunités majeures pour l’éducation. A condition que des principes éthiques clairs guident son déploiement à l’école. Pour révéler tout son potentiel, cette technologie doit s’additionner aux dimensions humaines et sociales de l’apprentissage, et non les remplacer. Elle doit être un outil au service des enseignants et des élèves, qui a pour principal objectif leur autonomie et leur bien-être. » — Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO
En dédiant la Journée internationale de l’éducation 2025 à l’intelligence artificielle, l’UNESCO vise à une discussion mondiale sur la place occupée par cette technologie dans l’éducation. L’Organisation a notamment programmé des conférences à Paris, à New York et un webinaire.
Des États partagés entre autorisation et restriction
L’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans l’éducation. Dans les pays à revenu élevé, plus de 2/3 des élèves du secondaire utilisent déjà des outils d’IA générative pour produire des travaux scolaires. Les enseignants font de plus en plus appel à l’IA pour préparer leurs cours et évaluer les productions des élèves. L’IA détermine aussi de plus en plus l’orientation scolaire et les admissions. Et pourtant, ce sont les enseignants et les experts qui le guidaient traditionnellement.
Cependant, les acteurs de l’éducation manquent encore d’orientations claires sur ces pratiques. Seuls 10 % des écoles et des universités encadrent officiellement l’utilisation de l’IA, d’après une étude menée par l’UNESCO en mai 2023 auprès de 450 établissements. En 2022, seuls 7 pays avaient élaboré des cadres ou des programmes sur l’IA à l’intention des enseignants, et seuls 15 avaient inclus des objectifs de formation à l’IA dans leurs programmes scolaires nationaux.
Dans le même temps, de plus en plus d’États établissent des restrictions à l’usage des nouvelles technologies en classe. Selon de nouvelles données de l’UNESCO, près de 40 % d’entre eux disposent aujourd’hui d’une loi ou d’une politique interdisant l’utilisation des téléphones portables à l’école – alors qu’ils n’étaient que 24 % en juillet 2023.
Un outil qui doit rester au service des élèves et des enseignants
Forte de son mandat transversal pour l’éducation, les sciences, la culture et l’information, l’UNESCO s’est saisie depuis bientôt dix ans des enjeux liés à l’intelligence artificielle. L’Organisation a notamment fait adopter par ses États membres le premier cadre normatif mondial sur l’éthique de l’IA en novembre 2021.
C’est la #JournéeDeLÉducation✏️
L’IA transforme l’éducation. Elle doit renforcer le potentiel humain sans le remplacer.
L’UNESCO appelle tout apprenant + acteur de l’éducation à gagner des compétences en IA en préservant la créativité & l’action humaine https://t.co/Brs4S1wPAa pic.twitter.com/qumoAnT7TQ
— UNESCO en français (@UNESCO_fr) January 24, 2025
Dans le domaine de l’éducation, l’UNESCO a publié les toutes premières Orientations pour l’intelligence artificielle générative dans l’éducation et la recherche en septembre 2023, ainsi que deux référentiels de compétences en IA pour les élèves et les enseignants en 2024, abordant à la fois le potentiel et les risques de l’IA, en vue d’une utilisation sûre, éthique, inclusive et responsable. Ces études suggèrent notamment de fixer une limite d’âge de 13 ans pour l’utilisation de l’IA dans les salles de classe.
L’UNESCO rappelle par ailleurs que les moyens consacrés à l’IA par les États doivent s’ajouter et non détourner les ressources financières déjà allouées à l’éducation, alors qu’1 école primaire sur 4 n’a toujours pas accès à l’électricité et que 60 % d’entre elles ne sont pas connectées à Internet. Les besoins essentiels – des écoles bien gérées et bien équipées, avec des enseignants bien formés et bien rémunérés, motivés par leur mission – doivent rester prioritaires.