
Au Burkina-Faso, une solution digitale offre aux apiculteurs différentes fonctionnalités comme la surveillance des ruches et la détection des prédateurs. C’est le fruit du travail de deux jeunes burkinabé, l’un passionné de technologies, l’autre d’apiculture. Wendpingre-Nôoma Kieffer Ilboudo et son partenaire Eddie Roland Compaore ont fusionné leurs passions pour créer une solution digitale permettant aux apiculteurs burkinabés de surveiller en temps réel l’état de leurs ruches.
Cette solution est baptisée « Smart-Apic ». Grâce à des capteurs intégrés et une application mobile, elle aide les apiculteurs à suivre leurs ruches. Elle les aide également à détecter les prédateurs de leurs abeilles tout en les éliminant. L’objectif étant de rendre l’agriculture plus efficace et plus durable et d’améliorer le rendement des apiculteurs.
Wendpingre-Nôoma (24 ans) est étudiant en intelligence artificielle (IA) à l’École Polytechnique de Ouagadougou. Il a entamé avec son partenaire le lancement de ce projet en 2022. Ce n’est qu’en 2024 que les deux associés formalisent leur startup.
« Ce projet est né de notre immersion commune dans l’univers de l’apiculture. Avec Eddie, nous avons remarqué un manque d’outils modernes pour optimiser les activités des apiculteurs locaux. J’ai également découvert l’importance cruciale des abeilles pour l’équilibre des écosystèmes. Et Eddie m’a transmis sa passion pour ce métier essentiel. Ensemble, nous avons décidé d’unir nos forces pour proposer une solution innovante répondant à ces défis. », explique Wendpingre-Nôoma dans un entretien accordé à la dpa.
Conquérir l’apiculture africaine depuis le Burkina-Faso
Actuellement, la plateforme est en phase de test sur le terrain. Selon le Burkinabé, ces tests ont pour but de valider les fonctionnalités tout en collectant les retours des apiculteurs pour améliorer la plateforme prototype. Pour lui, la priorité est de finaliser et de déployer une version stable de « Smart-Apic ». « À long terme, nous ambitionnons de devenir un acteur majeur de l’apiculture connectée en Afrique. En sensibilisant les apiculteurs à l’importance des abeilles et en promouvant une apiculture durable et résiliente », déclare le jeune homme.
D’après un recensement du ministère en charge des ressources animales, datant de 2019, le Burkina Faso compte plus de 16 000 apiculteurs (dont près d’un tiers sont des femmes) qui produisent chaque année plus de 1000 tonnes de miel. En 2018, le pays a obtenu l’agrément d’exportation de miel et de la cire vers l’Union européenne (UE). La filière apicole tend à se positionner comme une activité à même de contribuer à la dynamique nationale de lutte contre la pauvreté et le chômage. C’est ce qu’avait indiqué le ministère en charge des ressources animales.
DPA ( Agence de presse allemande)