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Neotex.ai : quand l’IA facilite l’accès au crédit avec le bétail pour garantie

Neotex.ai : quand l'IA facilite l’accès au crédit avec le bétail pour garantie
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La Journée mondiale des compétences des jeunes a permis de voir qu’en Afrique, l’innovation peut naître au cœur des zones rurales. L’initiative de la Congolaise Jenny Ambukiyenyi Onya en est la preuve. Grâce à l’intelligence artificielle, son entreprise Neotex.ai transforme aujourd’hui le bétail d’éleveuses en actifs financiers reconnus par les banques.

Sur le terrain, le principe est simple : un agent de crédit photographie le mufle d’une vache avec un smartphone. À l’autre bout de la chaîne, un algorithme identifie l’animal grâce à une reconnaissance biométrique. Cette image devient ainsi une preuve numérique de propriété, fiable et infalsifiable. En quelques clics, une vache devient une garantie de crédit.

Halisi Livestock permet de faire du bétail un actif reconnu par les institutions financières / Source : halisi.ai

Cette technologie est baptisée Halisi Livestock. Et elle s’adresse directement aux millions de femmes éleveuses exclues du système bancaire, faute de garanties officielles. Selon la FAO, les femmes ne perçoivent que 10 % des crédits destinés aux petits exploitants. Et pourtant, elles représentent près de 60 % de cette population. Le bétail, souvent leur seul capital, reste invisible aux yeux des institutions financières.

C’est précisément ce que veut changer Neotex.ai. En créant des identités numériques pour chaque animal, la solution permet aux éleveuses de prouver la possession de leur cheptel. Résultat : leur troupeau devient un actif monétisable, ouvrant l’accès à des financements formels.

Neotex.ai et Halisi : de la nécessité d’un nouveau contrat social 

Neotex.ai bénéficie du soutien du programme Enhancing Women Entrepreneurship for Africa de la Banque africaine de développement via l’initiative AFAWA. La startup a déjà déployé ses services dans de nouvelles zones rurales au Kenya. Plus de 1 250 têtes de bétail ont été enregistrées, démontrant la viabilité du modèle.

Au-delà de l’accès au crédit, cette innovation invite à repenser la place du monde rural dans les stratégies de développement économique. « La technologie rend le secteur de l’élevage visible, mesurable, modélisable », explique Jenny Ambukiyenyi Onya. Pour elle, il est temps d’investir dans des économies locales à fort potentiel, souvent portées par les femmes.

À travers cette approche, la Journée mondiale des compétences prend une dimension concrète. Celle d’un nouveau contrat social, où la technologie, loin de remplacer l’humain, révèle la valeur de ceux que l’on oublie souvent dans les politiques publiques. Dans cette nouvelle donne, chaque jeune Africain ou Africaine peut, à partir de peu, construire des solutions durables pour demain.

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