
En Afrique francophone, une nouvelle génération se détourne discrètement des banques traditionnelles. Elle s’en va adopter des solutions plus agiles, plus accessibles et 100 % numériques. Portés par l’explosion du mobile et l’émergence des cryptomonnaies, des milliers de jeunes transforment leur smartphone en véritable « banque de poche ».
Dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Cameroun, les jeunes sont hyperconnectés. Mais, ils sont largement exclus du système bancaire. Ouvrir un compte reste complexe : les frais sont élevés, et les services souvent inadaptés à leurs réalités.
En parallèle, le mobile money a ouvert une première brèche. Prenons le cas du Sénégal. Le taux de pénétration du mobile money y est passé de 45 % avec 7 millions de comptes en 2013 à un impressionnant 210 % avec 38 millions de comptes pour seulement 17 millions d’habitants en 2023. Ces chiffres démontrent ainsi le besoin de flexibilité auquel vient répondre le mobile money. Mais cette solution, bien qu’utile, reste limitée à certaines transactions locales Et c’est là que les cryptomonnaies entrent en jeu.
Avec une simple connexion Internet, il est désormais possible d’envoyer, recevoir, stocker et convertir de l’argent, sans passer par une banque. Des plateformes comme Binance, très présente en Afrique francophone, permettent aux utilisateurs de :
- recevoir des paiements depuis l’étranger via Binance Pay,
- échanger des devises en pair à pair (P2P),
- stocker leur épargne sous forme de stablecoins (cryptos indexées au dollar),
- et même se protéger contre l’inflation locale.
Une solution pour les commerçants, diasporas et familles d’Afrique francophone
Pour beaucoup de jeunes freelances, créateurs de contenu ou commerçants en ligne, ces outils remplacent progressivement les services bancaires classiques. Anointing Ngoa, Responsable des opérations pour Binance Afrique le confirme. Selon elle, à Douala, Abidjan ou Dakar, de nombreux jeunes utilisent désormais la crypto pour développer leur activité, recevoir des paiements depuis l’international et gérer leur budget.
En effet, les transferts de fonds internationaux restent coûteux en Afrique. Entre 7 % et 10 % de frais selon la Banque mondiale. Avec la crypto, l’envoi d’argent est quasi instantané et bien moins cher. Un Ivoirien vivant en France peut aujourd’hui envoyer des USDT (un stablecoin) à sa sœur à Yopougon, qui les transforme en francs CFA via le marché P2P. Et ce, en quelques clics.
Mais, cette transition numérique pose des défis. L’univers crypto reste technique, les risques (arnaques, volatilité, erreurs de manipulation) sont réels. Pour y remédier, Binance mène des programmes d’éducation financière dans les villes et en ligne. Objectif : aider les utilisateurs à sécuriser leur argent et à éviter les pièges.
« La technologie mobile est déjà dans toutes les poches. Si l’on y ajoute la bonne éducation et des outils sécurisés, on peut transformer la façon dont les Africains interagissent avec l’argent, localement et à l’échelle mondiale », résume Ngoa.
La crypto n’est pas une baguette magique. Mais elle représente, pour beaucoup, une porte d’entrée vers une plus grande autonomie financière. Et pour une jeunesse africaine dynamique, mobile, connectée, en quête d’opportunités… c’est déjà beaucoup.