NSO Group, l’entreprise israélienne derrière le logiciel PEGASUS vient d’écoper une condamnation historique. Tout a commencé en octobre 2019. WhatsApp et sa maison mère Meta ont intenté une action en justice contre l’entreprise. Elle l’accusée d’avoir exploité une faille de sécurité pour infiltrer le logiciel espion Pegasus sur les appareils de plus de 1 400 utilisateurs via l’application de messagerie.
Cette attaque ciblait des journalistes, des militants des droits humains et des diplomates à travers le monde. Selon des documents judiciaires, NSO Group était directement impliqué dans l’installation et l’extraction de données sur les appareils ciblés.
En décembre 2024, un tribunal fédéral de Californie a jugé NSO Group responsable de ces intrusions illégales. Il a ainsi ouvert la voie à une évaluation des dommages. Cette affaire a mis en lumière les pratiques opaques de l’industrie des logiciels espions et leur impact sur les droits fondamentaux.
Sanction historique contre l’espionnage numérique
Le 6 mai 2025, un jury fédéral californien a condamné NSO Group à verser 168 millions de dollars à Meta. L’amande comprend 167,3 millions de dollars de dommages punitifs et 444 000 dollars de dommages compensatoires. Ce jugement est la première victoire judiciaire majeure contre un développeur de logiciels espions pour des violations de la vie privée à grande échelle.
Meta a salué cette décision comme un signal fort adressé à l’industrie de la surveillance numérique, affirmant que cela constitue un précédent important pour la protection de la vie privée et la sécurité des utilisateurs. NSO Group a annoncé son intention de faire appel. Elle maintient que les agences gouvernementales utilisent sa technologie de manière responsable pour prévenir la criminalité et le terrorisme.
Cas du Logiciel PEGASUS : un signal mondial pour les droits humains
Cette condamnation est historique. Elle envoie un message clair aux acteurs de l’industrie des logiciels espions. Les violations des droits humains ne resteront pas impunies. Pour Rebecca White, chercheuse sur la surveillance ciblée à Amnesty International, cette décision devrait inciter les gouvernements à réglementer strictement l’industrie de la surveillance. Elle devrait également les emmener à interdire les outils incompatibles avec les normes en matière de droits humains comme Pegasus.
Le cas du Togo illustre l’importance de cette décision. En 2021, des enquêtes ont révélé des traces du logiciel espion Pegasus sur les téléphones de journalistes et acteurs politiques togolais. La condamnation de NSO Group démontre la nécessité de protéger les droits numériques. Elle représente un pas décisif dans la lutte contre l’utilisation abusive des technologies de surveillance à l’échelle mondiale.