Au Togo, il n’est pas rare dans les périodes troubles, que les populations se retrouvent face à une baisse de la connexion à Internet. Et depuis le 25 juin 2025, l’histoire se répète encore. Trois plateformes, notamment TikTok, Facebook et YouTube sont à peine accessibles. Aussi, la fluidité du trafic internet a été fortement restreinte. Une conséquence directe des tensions sociopolitiques avec en toile de fond des descentes de la population Togolaise dans les rues afin de réclamer un mieux-être.
Dans ce contexte, selon un communiqué de presse de l’Internet Society Chapitre Togolais, les restrictions ont entraîné des dysfonctionnements importants dans l’accès à Internet. 1 072 anomalies techniques détectées et une multiplication par cinq des incidents critiques en 72 heures ont, entre autres, été pointés du doigt.
Les autorités Togolaises ne se sont pas officiellement prononcés sur la question. Mais, des impératifs de sécurité nationale et de maintien de l’ordre public ne sont pas à perdre de vue. Cependant, ces coupures ne sont pas sans conséquences. Activités économiques ralenties, difficultés d’accès aux plateformes et ressources fondamentales sont quelques-unes. Mais, pire, la population se voit ainsi privée d’un droit fondamental : celui de s’informer et de s’exprimer librement. À l’heure du numérique et de l’IA, le Togo ne perd-t-il pas plus qu’il ne gagne en restreignant l’accès à Internet ?
Gouvernance d’Internet au Togo : la clé de l’équilibre
La gouvernance numérique vise à garantir que les technologies de l’information et de la communication (TIC) soient utilisées de manière responsable et transparente. Au Togo, le contexte actuel interpelle sur la nécessité de renforcer la gouvernance numérique. C’est ainsi que les abus de pouvoir peuvent être prévenus et que les droits fondamentaux des citoyens peuvent être préservés.
Pour une meilleure gouvernance numérique au Togo, ISOC Togo propose des pistes :
- La mise en place d’un mécanisme national indépendant de suivi de la qualité de service. Cet organe « associant régulateur, société civile, opérateurs et experts,» permettra « de prévenir les interruptions et d’en documenter les causes».
- L’élaboration d’un protocole de transparence en cas de perturbation majeure du réseau.
- L’adoption d’une loi sur la gouvernance de l’espace numérique, conforme aux normes internationales.
Les restrictions récentes de l’accès à Internet ne sont pas anodines. Elles révèlent les fragilités d’un écosystème numérique encore trop dépendant de décisions opaques. Pour garantir les droits fondamentaux des citoyens, favoriser l’innovation et renforcer la confiance dans les institutions, le Togo doit investir dans une gouvernance numérique inclusive, transparente et responsable. Le droit à l’accès à Internet n’est plus un luxe. Il est un levier de développement et de citoyenneté.